Éthique de l’Intelligence Artificielle et enjeux du Numérique dans la pensée catholique

Introduction

Présentation générale du corpus

Cette analyse croisée repose sur l’étude de plusieurs documents produits par le Saint-Siège et des institutions partenaires :

  1. Séminaire « Le bien commun à l’ère numérique » (2019)
  2. Rome Call for AI Ethics (2020)
  3. AI Ethics – An Abrahamic Commitment to the Rome Call (2023)
  4. Message du pape François pour la 57ᵉ Journée Mondiale de la Paix (2024)
  5. Message du pape François pour la 58ᵉ Journée Mondiale des Communications Sociales (2024)
  6. Événement « AI Ethics for Peace » (Hiroshima, 2024)
  7. Initiative « Saint Peter’s Basilica: AI-Enhanced Experience » (2024)

Ces documents, bien que divers dans leur nature (séminaires, messages pontificaux, engagements interreligieux), convergent vers une réflexion commune sur l’éthique du numérique et de l’intelligence artificielle.

Contexte et Enjeux

L’essor rapide des technologies numériques et de l’IA a des implications profondes :

  • Impact sur le travail et la justice sociale.
  • Risques de désinformation et de déshumanisation.
  • Problématiques de gouvernance éthique et de régulation.
  • Importance du bien commun et de l’humanisme numérique.

Problématique : Comment l’Église catholique envisage-t-elle une gouvernance éthique de l’IA respectueuse de la dignité humaine, du bien commun et des principes de la doctrine sociale ?


Analyse Croisée des Textes

1. L’IA entre opportunité et risque pour le bien commun

Dès 2019, le séminaire « Le bien commun à l’ère numérique » pose les bases d’une réflexion sur la nécessité d’encadrer l’IA et le numérique pour qu’ils servent l’ensemble de la société et non une minorité. Ce principe sera approfondi dans le Rome Call for AI Ethics (2020), qui identifie six critères fondamentaux :

  • Transparence.
  • Inclusion.
  • Responsabilité.
  • Impartialité.
  • Fiabilité.
  • Sécurité et confidentialité.

Dans ses discours de 2023 et 2024, le pape François réaffirme que l’IA doit être subordonnée à la dignité humaine​. Lors du sommet « AI Ethics for Peace » (Hiroshima, 2024), il insiste sur le fait que l’IA peut être un instrument de paix si elle est développée dans un cadre éthique international partagé.

Projection sur l’IA aujourd’hui :

  • L’IA ne peut être un simple outil de profit : elle doit intégrer une éthique du bien commun.
  • Besoin de gouvernance mondiale pour réguler les usages abusifs (désinformation, IA militaire).

2. L’IA et le risque de déshumanisation

Le Message du pape pour la 58ᵉ Journée des Communications Sociales (2024) alerte sur le risque d’une communication artificielle et désincarnée. L’IA générative (ChatGPT, Bard, Gemini) peut créer du contenu vraisemblable mais déconnecté de l’expérience humaine authentique.

Lors de son discours aux Minerva Dialogues (2023), François critique une « IA-idole » qui remplacerait le discernement humain​. Il appellera à une « sagesse du cœur » pour guider l’usage des technologies.

Cas concret : l’expérience immersive de la Basilique Saint-Pierre
Le projet « Saint Peter’s Basilica: AI-Enhanced Experience » vise à enrichir la spiritualité des fidèles via un jumeau numérique de la basilique​.

Cependant, une expérience virtuelle peut-elle réellement remplacer un pèlerinage réel ? En diverses occasions, François a mis en garde contre un risque de rupture entre le sacré et la rencontre incarnée.

Projection sur l’IA aujourd’hui :

  • Préserver l’authenticité de la communication et de l’expérience spirituelle.
  • Former à un usage responsable du numérique, sans tomber dans la dépendance aux outils technologiques.

3. Gouvernance éthique et responsabilité des acteurs

Dès 2020, le Rome Call for AI Ethics propose une gouvernance basée sur des principes moraux universels​.

L’Abrahamic Commitment to AI Ethics (2023) élargit cette approche en impliquant les traditions chrétienne, juive et musulmane​.

Dans son Message pour la 57ᵉ Journée Mondiale de la Paix (2024), François appelle à une gouvernance internationale de l’IA pour éviter les dérives militaires, économiques et sociales​.
Il soutient notamment l’interdiction des armes autonomes et une régulation des plateformes numériques.

Cas concret : le rôle des Big Tech

Le séminaire du Vatican sur le bien commun numérique (2019) avait déjà soulevé la question de la mainmise des grandes entreprises technologiques sur le numérique​.

L’Église insiste sur la nécessité de :

  • Rendre les IA explicables et éviter les biais algorithmiques.
  • Protéger les données personnelles et limiter la surveillance de masse.
  • Encadrer les plateformes numériques pour éviter la manipulation de l’information.

Projection sur l’IA aujourd’hui :

  • Nécessité d’un cadre de régulation international.
  • Implication des acteurs religieux et philosophiques dans la définition des règles éthiques du numérique.

Conclusion et Perspectives

L’analyse croisée des documents révèle une cohérence forte dans la pensée de l’Église sur l’IA :

  1. L’IA doit être au service du bien commun et ne pas créer de nouvelles inégalités.
  2. La technologie ne doit pas remplacer l’humain, mais renforcer sa dignité et sa liberté.
  3. Une gouvernance mondiale et interdisciplinaire est essentielle pour réguler l’IA de manière éthique et transparente.

Ouverture : Vers une IA éthique et humaniste ?

L’Église propose un humanisme numérique, qui place l’homme et non la machine au centre du progrès.

L’avenir dépendra de la capacité des États, des entreprises et des institutions religieuses à construire une IA responsable, véritablement au service de la dignité humaine et de la justice sociale.

Co-généré avec IA le 31/01/2025. Ante publiée pour un classement chronologique.

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